L’Anadolu Efes n’est pas qu’un simple club de basketball ; c’est une institution qui a redéfini le sport en Turquie et a laissé une empreinte indélébile sur la scène européenne. De ses modestes débuts à ses sacres consécutifs en EuroLeague, l’histoire de ce club est celle de la persévérance, de l’ambition et de l’excellence.

Le club est né en 1976 sous le nom d’Efes Pilsen Spor Kulübü, issu de l’acquisition du club de Kadıköy Sports. Son objectif initial était clair : promouvoir le basketball auprès des jeunes et représenter la Turquie avec succès sur la scène internationale. Dès le début, le club a démontré une ambition certaine, grimpant rapidement les échelons du basketball turc.

L’Efes Pilsen ne tarde pas à s’imposer comme une force dominante. En 1978, l’équipe est promue en première division turque. En 1979, elle remporte déjà son premier championnat de Turquie, un exploit retentissant qui allait lancer une ère de succès prolongée. Au fil des décennies, le club accumule les titres nationaux, devenant l’un des plus titrés du pays.

Mais l’ambition de l’Efes ne se limitait pas aux frontières de la Turquie. Les années 1990 ont marqué une étape cruciale dans son évolution. Sous la direction de l’entraîneur Aydın Örs, l’équipe a atteint des sommets jamais vus pour un club turc. L’apogée de cette période fut la saison 1995-1996, où l’Efes Pilsen a remporté la Coupe Korać, devenant ainsi le premier club turc à soulever un trophée européen. Cette victoire historique a ouvert la voie à une nouvelle génération de joueurs et a prouvé que la Turquie pouvait rivaliser avec les géants du continent.

Au début des années 2000, le club s’est solidement établi comme un habitué du Final Four de l’EuroLeague, bien qu’il ait souvent échoué à franchir la dernière étape. Le club a continué de produire et d’attirer des talents, tout en maintenant sa suprématie nationale. En 2011, le club a changé son nom pour devenir l’Anadolu Efes Spor Kulübü, un nom qui est devenu synonyme de son identité et de ses valeurs.

Cependant, le véritable tournant a eu lieu sous la direction de l’entraîneur Ergin Ataman, l’équipe s’est transformée en une machine de guerre. La combinaison de son leadership et de l’arrivée de joueurs de classe mondiale comme Shane Larkin et Vasilije Micić a créé une alchimie parfaite. La saison 2019-2020 semblait être la bonne, avant d’être brutalement interrompue par la pandémie de COVID-19 alors que l’Efes dominait la ligue. Cette déception a nourri une soif de revanche, concrétisée les 2 saisons suivantes avec un back-to-back historique.

Portée par un duo d’arrières de légende, Shane Larkin et Vasilije Micić – MVP du Final Four – l’Anadolu Efes a affiché un style de jeu offensif spectaculaire et s’adjuge son premier trophée en EuroLeague lors du Final Four de Cologne. En demi-finale, l’Efes a affronté le CSKA Moscou, revanche d’une finale 2019, puis ce sera le tour du FC Barcelona en finale.

La saison suivante, l’Anadolu Efes devra se défaire d’adversaires non moins reconnu en EuroLeague, l’Olympiacos en demi-finale avant de faire face au Real de Madrid pour le titre. C’est encore Vasilije Micić qui montrera la voie – MVP de la saison régulière et du Final Four – dans un match difficilement offensif (58-57). Le club turc est entré dans un cercle très fermé d’équipes ayant réussi à défendre leur couronne européenne (Maccabi Tel Aviv (2005) et Olympiacos (2013) dans l’ère moderne de l’EuroLeague).

Les deux titres consécutifs de l’EuroLeague ont cimenté le statut de l’Anadolu Efes comme une véritable dynastie du basketball européen. Si le roster de l’Anadolu Efes a conservé certains joueurs, le club est toujours en quête de succès européen dans son ère post-Ataman. Cocorico, on notera pas moins de 3 français dans le roster 2025-2026 du club turc avec la signature d’Isaïa Cordinier qui rejoint donc Rodrigue Beaubois et Vincent Poirier.